Un gang, un garage et des tours, avec ici ou là des bosquets par où s’achemine l’air libre et, non loin mais définitivement ailleurs, les cabinets des maîtres du jour (en l’occurrence un prince d’un pays arabe indéterminé) : la matière du Gang des bois du temple s’écarte peu du territoire qu’arpente Rabah Ameur-Zaïmeche depuis Wesh wesh qu’est-ce qui se passe ?. À bien des égards, son dernier film retourne même vers le berceau de son œuvre, dans les banlieues les moins huppées de la périphérie parisienne (...)
Débordements est une revue en ligne de cinéma (critique / recherche / traduction).
Articles les plus récents
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Le Gang des bois du temple, Rabah Ameur-Zaïmeche
13 septembre, par Gabriel Bortzmeyer -
Anatomie d’une chute, Justine Triet
6 septembre, par Élias HérodyDans Anatomie d’une chute, Justine Triet exclut de son récit toutes les images qui ne constituent pas des pièces à conviction. Dès la première scène – une interview de Sandra, écrivaine à succès, par une jeune étudiante, la caméra consigne tous les éléments qui peuvent servir un témoignage, notamment l’enregistreur de l’étudiante. Pourtant, l’image principale au cœur de l’affaire, celle de la chute du mari de Sandra, Samuel, n’est jamais montrée sans être douteuse. La succession linéaire des interrogatoires de (...)
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De nos jours..., Hong Sangsoo
6 septembre, par Hugo KramerL’argument narratif se réduit de façon toujours plus spectaculaire chez Hong Sangsoo. Preuve en est avec ce nouvel opus et ses deux visites de courtoisie, dans deux appartements distincts. Des entrevues aux rares respirations en extérieur, à la faveur d’un toit ou d’une terrasse. D’un côté Jisoo (Park Miso), comédienne en devenir, venue demander conseil à Sangwon (Kim Minhee), actrice reconvertie qui réside chez son amie Jungsoo (Song Seonmi) ; et de l’autre Jaewon (Ha Seongguk), lui aussi apprenti (...)
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Barbie, Greta Gerwig
6 septembre, par Occitane Lacurie– In the world of self-loving, the Barbie doll reigns supreme. – Oh, don’t get heavy. It’s a shallow word now. – I know… Nothing can develop anymore. They just want freshly popped features, bodies, and sex-doll faces. - Absolutely Fabulous, Jennifer Saunders, “Donkey”, S04E04, 2001
J’ai traversé l’été traversée d’un doute, d’une impression tenace rodant aux abords de ma conscience. Le monde n’était-il pas différent, avant ? Ou est-ce simplement que sans m’en apercevoir, j’ai traversé le voile de la (...) -
FIDMarseille, 2023
9 août, par Occitane Lacurie et Barnabé Sauvage, Stefano MiragliaL’année était indéniablement aux collages. Si les FID précédents n’étaient pas avares d’essais, d’enquêtes archivistiques et autres papiers découpés, les films puisant dans ces formes sélectionnés cette année ont trouvé, en fin de festival, un point d’orgue particulier : Film annonce du film qui n’existera jamais : « Drôles de guerres » de Jean-Luc Godard. Comme souvent avec les œuvres posthumes, le film a eu droit à une introduction étonnante. Il est sans doute du devoir de la production de raccrocher le film (...)
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Daniel Goldhaber
9 août, par Pierre JendrysiakAlors que nous venions de vivre la « semaine la plus chaude jamais enregistrée », quelques semaines après que New York s’est trouvée enfermée dans un brouillard provoqué par des feux de forêts, Daniel Goldhaber, réalisateur de How to Blow Up a Pipeline (précautionneusement renommé Sabotage en France), travaillait à la promotion de son nouveau film, adapté de l’essai d’Andreas Malm, publié en 2020 et traduit en français l’année suivante. À partir de cet essai, Goldhaber et ses co-scénaristes ont fabriqué un (...)
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Débordements_20.pdf
19 juillet, par Débordements↑ Cliquez sur l’image pour télécharger Débordements_20.pdf
« On voit que, ce qu’on entend, par exemple, sur la vidéo de la mort de Nahel, l’IGPN l’entend autrement. Et ce qu’on voit sur cette même vidéo et qui semble crever les yeux, eh bien d’autres font comme s’ils ne l’avaient pas vu. » Guillaume Massart, 05/07/2023
* « On pense souvent que la société va toujours vers le progrès, on ne peut pas imaginer que ça puisse se dégrader. Qui va à Sevran-Beaudottes ? Qui s’arrête pour regarder le désengagement (...) -
Stars at Noon, Claire Denis
5 juillet, par Hugo KramerRarement récompensée, Claire Denis le fut doublement en 2022. D’abord à Berlin, d’un prix de la mise en scène pour Avec amour et acharnement, puis à Cannes, où Stars at Noon rafla le Grand Prix. Mais ces sacres tardifs, au lieu d’honorer une cinéaste explorant des territoires toujours plus escarpés, honorèrent des produits festivaliers, au style prisonnier de sa propre caricature. Après la coquille trop pleine qu’était Avec amour et acharnement, point terminal d’un cinéma d’auteur criard et bourgeois que (...)
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Vers un avenir radieux, Nanni Moretti
5 juillet, par Pierre JendrysiakIl y a eu beaucoup de « retours », au Festival de Cannes, cette année. Celui de Victor Erice, après plus de 30 ans d’absence ; celui de Catherine Breillat, qui n’avait pas tourné depuis une dizaine d’années ; on peut ajouter celui d’un film de Nanni Moretti « à l’ancienne », car son nouveau film se présentait, en apparence, comme un « retour en arrière ». Après l’accueil mitigé de Tre Piani, Nanni Moretti semblait revenir à cette formule qu’il n’avait en réalité appliquée que dans deux films (Journal Intime et (...)
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Lost Footage
5 juillet, par Guillaume MassartÀ Visions du Réel, cette année, on pouvait voir Incident, un court métrage de Bill Morrison, qui s’emparait du fatras d’images issu de la vidéosurveillance publique et privée déployée dans Chicago en 2018, lors de l’assassinat d’un homme par la police, en pleine rue.
Je dis le fatras d’images, parce que c’était ma première stupeur de spectateur : il y en avait partout. De plus ou moins loin, sous plusieurs angles, et même au cœur de l’action, via les bodycams accrochées aux cœurs des policiers. Ça m’avait (...)
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