Au temps d’internet et des plateformes, il y a des évènements sur lesquels la télévision conserve son règne. Par exemple, les élections présidentielles : les plateaux un peu austères de la presse en ligne et les fils Twitter sont, encore aujourd’hui, moins attrayants que les énormes studios de France Télévision, et les graphiques vite fabriqués font toujours moins d’effet que les apparitions animées des visages des candidats. L’INA a d’ailleurs, comme à chaque fois, profité de ces élections pour ressortir (...)
Débordements est une revue en ligne de cinéma (critique / recherche / traduction).
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4 mai, par Débordements -
Il buco, Michelangelo Frammartino
4 mai, par Jacopo RasmiIl aura fallu une douzaine d’années pour retrouver dans les salles le cinéma de Michelangelo Frammartino, celle qui sépare la présentation de Le quattro volte à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise en 2010 et la sortie printanière d’Il buco cette année. À la suite de son prix inattendu reçu l’été dernier à la Mostra de Venise, le film avait été présenté en compétition au Festival de la Villa Médicis, où déjà nous tentions d’interpréter la trame dense, quoique muette, tissée par ses signes.
La béance entre (...) -
Éric Baudelaire
4 mai, par Arindam Sen, Chloé VurpillotLe travail d’Éric Baudelaire en tant que réalisateur est modeste en terme de nombre de films, mais considérable si l’on s’intéresse au spectre d’idées et de styles qu’il charrie. Revisiter les ambitions utopiques passées sans nostalgie au moyen de cadres contemporains, explorer les formes expérimentales de mise en fiction, remettre en jeu la relation entre le texte et l’image, utilise le paysage comme un leitmotiv pour ses investigations politiques, explorer le potentiel pédagogique du cinéma et élargir (...)
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Pas... de quartier, Paul Vecchiali
27 avril, par Pierre Jendrysiak1. Le scénario de Pas… de quartier prend son inspiration dans une expérience personnelle de Paul Vecchiali : en 1997, la mairie Front National de Vitrolles lance une campagne visant à empêcher la programmation du programme de court-métrages L’amour est à réinventer, sous-titré « Dix histoires d’amour au temps du SIDA », et dont le dernier segment, Les Larmes du SIDA, était réalisé par Paul Vecchiali lui-même. Vingt-cinq ans après, Paul Vecchiali revient sur cette « affaire de Vitrolles », à la fois (...)
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Regarder vers l’Ukraine
27 avril, par Victor MorozovOn ne le dira jamais assez : pour arriver à voir une image, il serait bien de commencer par la regarder.
Sans surprise, l’invasion de l’Ukraine a amené avec elle un manichéisme qui s’était jusque-là réfugié dans des luttes rhétoriques sévissant sur les réseaux sociaux, et à peine au-delà. La mythique cause juste reprend du service. Une nouvelle qui, à n’en pas douter, sera froidement accueillie par tous ceux qui prennent le parti du gris chaque fois qu’il y a affrontement entre le blanc et le noir. Il est (...) -
Éric Baudelaire
20 avril, par Arindam SenÉric Baudelaire’s body of work as a filmmaker is yet modest in terms of the number of films but a copious one if we trace the spectrum of ideas and styles that are carried by them. Using contemporary frames to revisit past utopic ambitions sans nostalgia, exploring experimental forms of making fiction, challenging indexicalities of text and image, using landscape as a leitmotiv for political enquiries, exploring film’s pedagogic potential and constantly expanding a form of engaged filmmaking (...)
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Contes du hasard et autres fantaisies, Ryusuke Hamaguchi
20 avril, par Pierre JendrysiakLes films de Hamaguchi sont du pain béni pour les critiques de cinéma, tant ils ne cessent de mettre en jeu leur propre sujet. Des ateliers de Senses aux planches de théâtre de Drive my car, les personnages du réalisateur japonais ne cessent d’évoquer, l’air de rien, les enjeux de leur propre mise en scène, de s’interroger sur leur propre existence esthétique. C’est ainsi que s’ouvre le premier de ces Contes du hasard : après un shooting photo, deux amies montent à l’arrière d’un taxi, et l’une d’elle (...)
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Portrait d’Yves Montand en Raminagrobis
13 avril, par Occitane LacurieLes rushes filmés par Chris Marker lors de la projection moscovite de L’Aveu (1970) de Costa Gavras forment un film terrible. Terrible pour les corps qui s’y meuvent, et qu’on se rappelait si enflammés dans ce film, tout comme dans On vous parle de Prague. Terrible par ce que disent ces corps, en gestes comme en paroles, pétris de certitudes. Terrible par l’exaspération, sensible au filmage, de Marker, dont les plans s’impatientent et les cadres se font de plus en plus impitoyables à mesure que le (...)
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Voir Residue avec Louisa Yousfi
13 avril, par Occitane LacurieLa même semaine, Rester barbare de Louisa Yousfi et Residue de Merawi Gerima sont apparus sur les tables des libraires pour l’un, dans les boutiques de DVD pour l’autre. Hasard du calendrier ou signe des temps, l’essai et le film paraissent presque une adaptation mutuelle, ou du moins, un dialogue du cinéma et de la littérature sur un même thème : la résistance à l’effacement par le blanc.
« Comment sauver ce qui reste de nous ? » demande Louisa Yousfi dès les premières pages de son livre qu’elle (...) -
Que retenir de l’espace ?
13 avril, par Mathilde GrassetD’emblée, un cadre est posé : il s’agit de faire du cinéma et de la littérature non pas des sujets d’étude – on parlera peu ici des spécificités spatiales de l’un, de l’autre ou des deux – mais des compagnons de route, des guides savants sur les voies d’une pensée de l’espace. Il faut, pour saisir la cohérence de l’ouvrage, partir d’une définition minimale de ce dernier : une distance entre deux entités, un point A et un point B. Sur la ligne imaginaire qui relie A à B, certains posent une frontière. Entre les (...)
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