Depuis plusieurs années, on parle d’un tournant non-humain (Nonhuman turn) pour qualifier un mouvement de décentrement de l’humain au profit d’un intérêt renouvelé porté à d’autres formes de vie. Si celui-ci émerge au départ du côté des sciences humaines, preuve est de constater que le cinéma le plus contemporain s’en fait également le théâtre. Aussi, dans ce que nous appelons un « cinéma de l’Anthropocène », - un cinéma à l’ère de l’Anthropocène -, c’est à travers la multiplication de figures filmiques qui (...)
Débordements est une revue en ligne de cinéma (critique / recherche / traduction).
Articles les plus récents
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Survivances de la nature morte à l’ère Anthropocène
29 juin, par Marianne de Cambiaire -
Sur trois rencontres tardives
23 juin, par Occitane LacurieDès lors qu’une recherche en cinéma s’intéresse à la question du genre, celle-ci croise invariablement les concepts de gaze, qu’il s’agisse du male gaze de Laura Mulvey ou de l’oppositional gaze de bell hooks et des notions qui en ont découlé, enrichies des théories féministes du point de vue. En cinéma, comme dans d’autres champs, l’émergence de ces questionnements est volontiers assimilée à un impérialisme scientifique ou idéologique états-unien qui s’immiscerait parmi les références françaises d’une (...)
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Fragments & manifestations
22 juin, par Camille Simon BaudryDes différentes branches identifiables qui structurent le maillage cinématographique d’Ignazio Fabio Mazzola – qui s’est beaucoup adonné aussi aux portraits d’artistes ou aux essais courts sur l’architecture (par exemple sur les travaux achevés et inachevés de Maurizio Sacripanti) – les fragments autobiographiques nous réservent un mystère bien particulier. Ils composent les restes troubles d’une existence, les pages échouées d’une expérience particulière, se présentant, comme tant d’autres structures (...)
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Frère et sœur, Arnaud Desplechin
22 juin, par Hugo KramerFrère et Sœur marque les retrouvailles de son auteur avec la famille Vuillard, celle d’Un conte de Noël (2008), patronyme également porté par Mathieu Amalric dans Rois et Reine et Les Fantômes d’Ismaël. Avec ce nom, surgissent de nouveau les secrets bien gardés, les haines tacites et les engueulades spectaculaires. Les deux films reposent sur une situation quasi identique : la sœur aînée a banni son frère cadet, sans que le reste des Vuillard et le spectateur ne comprennent véritablement de quoi il en (...)
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Alors, la cinéaste prend les choses en main
22 juin, par Chloé VurpillotDu 17 juin au 3 juillet, la Cinémathèque du documentaire à la Bpi consacre à la cinéaste allemande Helga Reidemeister une rétrospective en dix films (soit la moitié de sa filmographie). Une première en France, où plusieurs films de la cinéaste ont été montrés, et primés, au Cinéma du réel et au Festival international du Film de Femmes de Créteil mais restent malgré tout rares, sinon invisibles. Tout comme la programmation Films d’Allemagne(s). 1978-2020, proposée par Agnès Wildenstein au Jeu de Paume en (...)
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Le Seigneur des images
15 juin, par Christa BlümlingerAu fil les années 1970, Jean Louis Schefer laissa tomber le trait d’union à l’intérieur de son prénom en deux parties, ce qui pose autant de problèmes de citation aux exégètes de son œuvre ramifiée qu’en pose au cinéphile le point disparu après le prénom abrégé de Chris Marker. Ceux qui tentent de classer ses activités peuvent également être confrontés à des difficultés. Même la répartition des écrits en essais érudits et en essais autobiographiques semble problématique si l’on y regarde de plus près.
L’écrivain (...) -
Frères, Ugo Simon
15 juin, par Robert BonamyFrères, film documentaire réalisé par Ugo Simon, dure un peu moins de trois quarts d’heure. En avril 2022, le jury du 19e festival du Moyen Métrage de Brive lui a décerné, non pas un prix, mais une mention spéciale. Qu’importe les récompenses ou les honneurs à vrai dire, tant le film expose (à) de la vérité. Frères est par ailleurs un film d’étude, Ugo Simon l’a réalisé en tant qu’élève du département montage de la prestigieuse école de la Fémis. Qu’un film de cette école soit aussi impliqué et engagé avec (...)
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Les Retrouvailles
15 juin, par Pierre JendrysiakLe 8 juin 2022, vers 18h, je prends une place pour La Maman et la Putain dans mon cinéma de centre-ville, une salle rachetée par un des plus grands exploitant de cinéma en France, qui, deux ou trois fois par mois, daigne projeter un film dit « de patrimoine », comme s’il s’agissait d’une simple obligation contractuelle. Je suis avec un ami, pas le même que la dernière fois, on a acheté des sandwiches. Je demande à la caisse si la copie a une entracte ou une pause au milieu, on me répond que non. Nous (...)
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Le rendez-vous manqué
8 juin, par Pierre JendrysiakLe samedi 6 mai 2017, je prends un bus depuis Lille pour aller voir, à la Cinémathèque française, La Maman et la Putain de Jean Eustache, projeté à l’occasion d’une rétrospective de l’œuvre du cinéaste. Je n’ai jamais vu le film, j’ai 19 ans, je suis étudiant en licence d’études cinématographiques, c’est la première fois que je vais à la Cinémathèque. La projection a lieu à 14h30, j’arrive vers midi ; à mon arrivée à Bercy, les places sont toutes achetées. Avec le camarade qui m’accompagne, nous n’avons pas pris (...)
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Cinéma du réel, 2022 (4/4)
8 juin, par Johanna Pataud, Jules Conchy, Tristan ChiffoleauDe retour dans les salles du Centre Pompidou, le Cinéma du réel offrait pour sa 44ème édition une programmation ample, qui adjoignait notamment à sa compétition nationale et internationale un voyage dans le documentaire africain. S’il est bon en excursion de sortir des sentiers battus, il est bon en festival de couper à travers les sections, les continents et les formes pour établir son propre parcours et ses propres connexions. Le caractère collectif de ce compte-rendu ne fait ainsi que réfléchir (...)
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